C’est une étape très longue, sans stations-services entre deux. J’ai effectué les pleins hier en fin d’après-midi et rempli en plus un sac à benzine de 7 litres. Je pars de Noukous avec presque 33 litres de benzine, j’aime mieux en avoir trop que pas assez. Les premiers 250 kilomètres sont effectués tambours battants, la route est excellente. La vidéo est courte, j’étais pressé de terminer la deuxième partie du voyage.

Puis je vois une moto arrêtée en bordure de route et m’arrête, on ne sait jamais. C’est Boris, un Français déjà croisé la semaine dernière, qui a un problème moteur avec sa moto portugaise AJP PR7 650 Enduro. Elle ne veut plus rien savoir et le pauvre est dépité. Un conducteur de voiture s’arrête également et nous indique qu’un hôtel-restaurant se trouve à une vingtaine de kilomètres. Donc je le remorque avec ma Triumph en faisant des pointes à 80 kilomètres à l’heure sur une excellente route. Nous trouvons cet hôtel et demandons s’ils connaissent un chauffeur de camion ayant une place pour une moto et allant à Beïnéou (260 kilomètres). Après une demi-heure c’est banco. Mais le chauffeur exige que la moto ne contienne plus de benzine car il veut la coucher dans un grand coffre entre les essieux. Nous nous exécutons et transférons la benzine dans deux de mes sacs à essence puis embarquons la moto. Mais il faudra encore enlever la roue avant pour que ça passe. Lorsque tout est terminé, je repars après deux heures passées avec Boris et termine le chemin jusqu’à la frontière entre les nids de poules, la route est bien dégradée.

J’arrive à la frontière de sortie d’Ouzbékistan, dépasse la file de voitures (ils sont d’accord, c’est normal là-bas) et sors du pays en quarante minutes. Puis je passe la frontière du Kazakhstan en une heure et demie et repars sous une forte pluie pour terminer les derniers cent kilomètres à la tombée de la nuit. Bienvenue au Kazakhstan, la route est en bonne partie excellente mais avec un goudron très foncé et sans marquage. De plus les conducteurs laissent les grands phares, une véritable partie de plaisir. Pour en rajouter une couche, j’ai dû me faire une déviation « travaux » dans du sable mou mouillé et une autre dans de la boue. Je suis enfin arrivé à neuf heures à l’hôtel, claqué et affamé. Mais j’ai repensé à Dimitry d’Almaty et étais heureux d’avoir pris tout mon temps pour aider quelqu’un qui en avait besoin.

Hôtel Zhibek Zholy à Beïnéou. Deux charmantes réceptionnistes m’accueillent, Almira et Salika. Almira me prépare à manger, simple mais bon. Riz, carottes, oignons et quelques morceaux de viande.

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